L'Athéisme ne conduit pas nécessairement à la corruption des mSurs.
P.BAYLE
Pensées diverses
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Croire ou ne pas croire, là
est la question
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Si on admet que les croyances et les religions même
les plus attardées « évoluent », il
est alors absurde de vouloir maintenir lathéisme dans les
carcans des définitions des siècles passés.
Une évolution en bref :
Athée : mot emprunté au grec signifiant : sans dieu(x) ;
c'était clair, pourtant.
Quelques définitions :
- "En ce temps-là, un homme était venu dans Athènes,
Anaxagore, qu'on appelle Anaxagore l'athée. Il était athée,
c'est-à-dire qu'il ne concevait pas Dieu exactement comme on avait
fait la veille." (Barrès, Le Voyage de Sparte).
- Platon (dans Bailly) "qui ne croit pas aux dieux".
- Par l'intermédiaire du latin chrétien, depuis le IIe s.
avec Minucius Felix, pour qualifier le philosophe Diagoras, au sens de
« qui ne croit pas en Dieu ».
- Littré : Celui qui ne croit point que Dieu existe.
- Dictionnaire de L'Académie française, 6ème Edition
(1832-5) : "Celui qui ne reconnaît point de Dieu."
- Dictionnaire de L'Académie française, 8ème Edition
(1932-5) : "Celui qui nie l'existence de Dieu."
Et nous y voilà
Ce bref aperçu de diverses définitions de
l'athée ou de l'athéisme au cours des siècles met
en évidence une évolution certaine du sens : l'athée
est d'abord celui qui conçoit les dieux "autrement",
puis celui qui ne "croit pas" aux dieux, en Dieu, qui ne "croit
pas" qu'il(s) existe(nt) pour finir par être "celui qui
nie l'existence de(s) dieu(x)".
C'est cette dernière définition qui reste aujourd'hui la
plus utilisée par les croyants en général et même
par beaucoup d'athées. Il ne faut cependant pas perdre de vue que
toutes ces définitions de l'athée ou de l'athéisme
ont dabord été forgées par des croyants-aux-dieux
au cur de sociétés où l'existence de(s) dieu(x)
était non seulement une évidence, mais surtout une obligation
sociale.
Aussi, la dérive de sens du mot "athée"
s'explique plutôt par l'évolution du mot "croire"
lui-même, qui a, au fil du temps, acquis une polysémie extraordinaire,
jusqu'à vouloir dire une chose et son contraire, comme penser,
estimer, espérer, douter, être sûr, supposer etc.
Si l'athée est communément désigné
aujourd'hui comme celui qui "nie l'existence de(s) dieu(x)",
c'est que si d'abord on "croyait aux" dieux, les monothéismes
s'étant imposés dans nos contrées, la foi du croyant
aujourd'hui consiste d'abord à ne pas douter de l'existence (croire
à = ne pas douter) de son dieu et ensuite à "croire
en" lui (1).
Et qu'on ne vienne pas me seriner que les croyants doutent.
De quoi "doutent"-ils, d'ailleurs ?
La seule chose dont ils peuvent raisonnablement douter, c'est de la qualité
de leur foi personnelle, mais qu'on ne vienne pas me faire croire ( !
) qu'ils doutent de l'existence même de leur dieu, parce que, pour
un croyant, cette question ne se pose même pas.
Dans nos pays chrétiens, on a d'ailleurs exterminé pendant
des siècles un assez grand nombre de "douteurs", ou d'individus
dont la foi était chancelante (ou qui en avaient une autre), pour
ne pas prétendre aujourd'hui le contraire.
D'autre part, aujourd'hui, dans les pays ou la croyance à (et "en")
dieu est le dogme qui fait loi, les "douteurs" sont effectivement
encore toujours exécutés, et aucune ligue des droits humains
n'y a jamais trouvé rien à redire : les croyances, ça
se respecte....
C'est un fait : les fondements mêmes de chaque "vraie"
religion commencent par affirmer l'existence du seul vrai dieu, et par
condamner expressément à mort ceux qui refusent d'y croire
et ceux "qui servent d'autres dieux".
La définition actuelle de l'athée s'inscrit
alors bien dans les conceptions des croyants : étant supposé
nier l'existence de Dieu, il ne peut dès lors "croire en"
lui. Ce qui est d'une logique inébranlable. Le premier sens "ne
pas croire à (lexistence)" entraîne automatiquement
la "non croyance en".
Évidemment : il semble effectivement assez difficile de "croire
en" quelque chose (ou quelqu'un) si on ne croit pas d'abord "à"
son existence (ou s'il n'existe pas), et la définition de l'athée
- qui ne croit pas en Dieu - utilisée dans les premiers siècles
d'un christianisme naissant n'a plus beaucoup de sens aujourd'hui (2).
Ce petit mot "en" m'a d'ailleurs toujours causé
beaucoup de soucis et dinterrogations. Il est lui aussi utilisé
à toutes les sauces : "en garde" (moussaillon), "en
avant" (les braves), "en attendant" (Godot), "en prime"
(une cravate en polyester), "en Europe"(cest quoi ?),
"en clown" (le pape), " en amont " (de Vénus),
"en transes"( mystiques) etc.
Le contexte avec exemples ici - donne le sens, d'accord, mais je
renâcle lorsque j'entends une phrase commencer par : "EN Christ..."
!? Qu'il soit "en gloire", "en majesté" ou
"en plâtre", soit, mais là, je me refuse... , si
"en" = « dedans » !!! Beuaaark, je
me vois mal dans l'intestin de quelqu'un, même s'il se prétend
le sauveur (de l'humanité) oint (de dieu).
Mais une chose est bien claire : l'athéisme n'a
toujours été défini que par les croyants et par rapport
à leurs seules croyances religieuses. Pour ceux-ci, les "croyants",
la "croyance à" l'existence de leur dieu équivaut
évidemment à la certitude de son existence on la
vu, prétendre le contraire n'a aucun sens, ou n'est qu'une escroquerie
intellectuelle, simple hypocrisie. S'ils en doutaient réellement,
ils ne seraient plus que des « agnostiques abominables ».
On aura d'ailleurs bien remarqué que les chrétiens "modernes"
n'évoquent plus tellement volontiers leur dieu, mais se réfèrent
bien plus souvent au Christ et à son supposé "message".
Mais dans les pays actuels où la croyance est la
loi, la règle de vie, la morale et constitue le seul ciment social,
c'est-à-dire là où une croyance a suivi son évolution
naturelle et est devenue une idéologie totalitaire quoi
quon en dise -, ceux qui doutent de l'existence du dieu de cette
croyance sont traités comme les derniers des athées les
plus pourris : ennemis de la bonne société et offensant
les croyants ("ils" les incroyants - nous prennent pour
des imbéciles) par leur mépris, inutiles, contraires et
nuisibles à la société, ils sont à tous les
coups mis à mort ( ô agnostiques, vous les nouveaux « gentils »
douteurs du monde moderne, dans les pays de dieu, ne faites part à
personne de vos doutes...).
Non pas du tout que ces braves gens croient que leur dieu
se sente personnellement offusqué, bafoué méprisé
ou seulement ignoré, ou quil aurait besoin des croyants pour
le défendre, mais surtout parce qu'ils ne voudraient pas, eux les
bons croyants, être considérés par leur(s)
dieu(x) - comme les complices silencieux et hypocrites de ces "infidèles"
blasphémateurs et dès lors subir eux aussi la vengeance
de leur(s) dieu(x) : finir en enfer pour y subir la damnation éternelle,
ou encore être la cible de quelques catastrophes « naturelles »
et beaucoup d'autres malheurs ici-bas.
Certains chrétiens « modernes » nous assurent
aujourdhui que leur dieu n'est pas affecté le moins du monde
par les écarts (grossiers) de langage de ses propres créatures
les blasphèmes -, et que tout-puissant, il n'a certainement
pas besoin des humains pour punir ceux qui l'ignorent, doutent de lui,
ou le méprisent.
C'est un bien beau discours, un peu "jésuitique", mais
parfaitement à côté de la plaque : personne n'a jamais
prétendu le contraire, surtout bon nombre de blasphémateurs :
le blasphème de l'athée s'adresse bien aux seuls croyants,
quon se le dise, c'est-à-dire à des humains, et certainement
pas à un ou des dieux auxquels il ne croit évidemment
- pas.
Le point de départ des religions traditionnelles (3) est donc bien
la "croyance à" l'existence d'un être ou d'une
divinité quelconque, voire d'un esprit, d'une déité
ou d'une entité mal définie, et qui, question de morale,
applique le principe de la carotte et du bâton, comme à tous
les primitifs dénués dun sens social quelconque. (4)
Et si le doute est exclu (et interdit), on voit mal pourquoi, comme dit
plus haut, une telle croyance ne pourrait pas être qualifiée
de certitude.
De là à jouer sur les sens divers du mot "croire"
pour prétendre que l'athée nie l'existence d'un dieu de
la même manière que les croyants affirment celle-ci, cela
sous prétexte qu'il n'y croirait pas comme eux y croient sans douter
(il ny croit pas comme jy crois, donc na pas de doute
au sujet de son inexistence, dès lors ne pas croire, cest
nier ), est sinon de la mauvaise foi - ce qui est un comble pour un bon
croyant - du moins un abus de langage.
Il faut d'ailleurs encore une fois faire remarquer que cette manière
de "raisonner" met dans le même sac l'athée et
l'agnostique, et par conséquent, en pays croyant, on leur applique
les mêmes peines : la mort.
Mais lorsque l'athée dit : "Je ne crois pas
à (l'existence d'un) dieu", il exprime simplement qu'il ne
peut admettre pour vraie (comme le fait le croyant) une existence invérifiable.
Les croyants sont bien les premiers à affirmer haut et fort que
leur dieu n'est pas connaissable, que son existence n'est pas démontrable
et que même il serait ineffable à ce qu'on dit (mais pourquoi
alors en parle-t-ils tant ?).
Et d'ailleurs, si on démontrait vraiment qu'un dieu existe réellement,
on pourrait peut-être bien encore "croire en" lui (avoir
confiance dans ses actes ou ses intentions, ou espérer que celles-ci
soient bénéfiques, mais pourquoi encore croire à
son existence ?
"Credo quia absurdum" : évidemment, pourquoi "croire
à" lexistence de ce qui existerait réellement
? Voilà qui serait vraiment absurde !
Beaucoup d'athées cependant utilisent encore
et très souvent à juste titre - l'expression : "Je
nie l'existence de Dieu".
Dans la plupart des cas, dans un contexte social où le dieu est
bien défini, la phrase se justifie pleinement. Elle est une réponse
une réfutation à tous ceux qui expliquent
leur(s) dieu(x), les décrivent, prétendent connaître
leurs volontés tout en affirmant cependant, pour les monothéistes,
qu'il est inconnaissable, tout-puissant, omniscient etc. ( mais comment
sait-on cela ?) comme par exemple les dieux des Judéens, des Chrétiens,
des Musulmans, des Hindouistes et autres grands créateurs de l'Univers,
et même y compris le "Grand Horloger", qui ressemble plus
à un aveugle inconscient et maladroit qu'à une entité
toute-puissante régulatrice d'un univers si bien ordonné.
En dautres termes, le dieu dune bande de demeurés
qui croyaient encore que la terre était plate nexiste pas,
et on a bien le droit et le devoir, si j'ose dire - de le clamer
haut et fort : en effet, la terre nest PAS plate. Tous les
indices et lobservation la plus élémentaire ont montré
à plus dun quelle ne létait pas, et les
cerveaux qui nont pu sen apercevoir nont pu inventer
que des dieux aussi contradictoires et absurdes que leur vision du monde.
Un « dieu » qui a créé une terre plate
nexiste pas. (5)
Un dieu qui "arrête" le soleil n'existe pas.
Un dieu qui ressuscite les morts n'existe pas.
Mais dans l'absolu, sans référence aucune
à un dieu précis, l'affirmation "je nie l'existence
de dieu" n'a pas de sens si cet athée ne parle pas justement
de ces dieux « connus » et expliqués, mais
vise un "dieu" vague, indéfini et protéiforme
de certains « déistes ». Ces "athées"-là
font hélas la joie des agnostiques de tout bord : reprenant
le « raisonnement » des croyants, cette négation
serait aussi irrationnelle ou absurde que l'affirmation des croyants,
puisqu'on ne peut la prouver, et l'athéisme devient alors selon
eux une autre croyance, si ce n'est une autre religion.
Il suffit de lire ce que ce brave Comte Sponville, qui se prétend
athée comme beaucoup d'agnostiques d'ailleurs -, dit des
athées qui "nient l'existence de (son) dieu", c'est à
dire d'un dieu comme lui le conçoit.
L'athée ne "conçoit" pas de dieu(x), il n'a connaissance
que des dieux des croyants quand ils se sont donnés la peine de
les définir. Le dieu de Comte Sponville est celui des déistes,
indéfini, inexpliqué, ineffable, indémontrable, invérifiable,
pas celui de la bible. Oserait-il prétendre que ce dieu-là
pourrait peut-être bien exister ? Non, bien sûr, et c'est
pour cette seule raison qu'il se prétend athée...
Même le « dieu » de Voltaire, le « grand
Horloger », qui est celui des agnostiques aussi bien que des
tenants de « lintelligent design », je puis
sans contradiction aucune prétendre quil « nexiste »
pas.
Dabord parce que je constate que « le monde »
nest pas « bien » ordonné (ce serait
plutôt le contraire !), que les notions de « bien »
et « dordre » sont strictement individuelles
et que je défie quiconque de me montrer (je ne demande même
pas une « démonstration ») quil est
« bien ordonné ».
Léchappatoire consiste évidemment à répondre
que nous ne comprenons pas cet « ordre », et que
sommes bien aussi absurdes que les croyants pour prétendre que
les choses que nous ne comprenons pas nexistent pas.
Réponse à tiroirs doublement « jésuitique »
et qui nest que sophisme et jeu de mots : parler dun
« ordre » que nous ne comprenons pas est simplement
constater que nous ne comprenons pas lagencement, la structure ou
le « fonctionnement » du monde, et ce nest
pas un scoop, aucun athée ne prétend le contraire. Nous
acceptons des explications (des théories explicatives) momentanées
qui permettent des découvertes nouvelles, mais ne sont jamais des
« vérités » absolues.
Dautre part, « lordre » nest pas
une chose, ce sont les choses qui, selon notre conception, sont en « ordre »
ou pas
Afin de se définir de manière claire et cohérente,
indépendante des religions existantes et qui devrait cependant
être suffisamment universelle que pour être comprise par n'importe
quel croyant, et pas seulement par les fidèles des religions traditionnelles
connues, mais aussi et c'est important - par tous les agnostiques
ou les « déistes » comme par tous les animistes
et autres adorateurs didoles et d'icônes, et encore surtout
par tous ceux qui parlent une autre langue, il ne reste plus comme point
de départ à l'athée que de s'appuyer sur le mot "croire
(à)" - puisqu'il s'agit bien de cela (les religieux se définissent
bien comme "croyants", on ne sort pas de là) compris,
j'insiste, au sens religieux du terme : croire à l'existence invérifiable
d'une entité quelconque (ne pas douter de) et d'en prendre le contre-pied,
c'est-à-dire : "Ne rien affirmer à propos d'une
assertion qui se prétend invérifiable par définition."
(et c'est valable pour tous les domaines, pas seulement dans le monde
des dieux).
Et si une chose est bien "invérifiable", c'est bien l'existence
d'un dieu non expliqué, non défini celui des déistes
ou des agnostiques, tout comme celui des "croyants", qui est
le même auquel on a simplement donné des attributs impossibles.
Et ne « rien » dire d'une telle
assertion, cest bien strictement RIEN, c'est-à-dire, ni la
tenir pour vraie, ni la nier, ni même en douter, puisque ce doute
supposerait valable et possible sa véracité, ce qui est
encore toujours un avis la concernant.
La seule possibilité qui reste pour une telle affirmation, cest
dy croire (en dire : oui, non, peut-être), ou ne pas y croire
(ne rien en dire).
Finalement, l'honnête agnostique, par sa position intellectuelle
"ouverte", se trouve être aussi croyant que le croyant...
Et la phrase de Chateaubriand (dans Mémoires d'Outre-Tombe)
retrouve toute sa modernité :
"Il fut d'abord sans croyances et commença par être
athée, puis il devint déiste... "
Je me reconnais dans cet athée-là, mais je ne suis pas devenu
déiste pour autant. "Ne pas croire (que, à)" reste
pour moi le fondement de toute saine réflexion, ce qui ne m'empêche
pas de dire avec le plus grand plaisir à un juif, un chrétien,
un musulman ou un Hindouiste par exemple " dieu n'existe pas",
en fondant cette affirmation sur les seules incohérences des textes
fondateurs de sa religion, textes généralement considérés
comme fondement de toute "morale".(6)
Et sils changent leurs textes, ou les interprètent selon
leur humeur ou la politique du moment, ils ne changent que de dieu (mais
sont-ils encore des « fidèles », dans ce
cas ?)
L'Union des Athées, d'ailleurs, dans ses textes
constitutifs, ne définit pas les athées comme "niant
Dieu", mais comme « ceux qui considèrent les dieux
comme des mythes. »
Voilà qui est significatif et très clair.
Cette approche-là aussi débarrasse l'athée des coupages
de cheveux en quatre et de tous les pièges sophistes que lui tendent
tous ceux qui ont une vague, mais bien réelle, idée dun
"Dieu" horloger, ordonnateur, concepteur ou créateur
(intelligent) (7)
Croire ou ne pas croire, là est la question.
Les croyances divisent et opposent irrémédiablement.
Elles ne se « raisonnent » pas. On ne peut donc
raisonner contre non plus. On ne discute pas une croyance, on ne peut
que la tourner en dérision ou s'en moquer (ce qui devient interdit
partout dans le monde).
Elle conduit à des actes excessifs (c'est le moins que l'on puisse
dire), génère des activités onéreuses en temps
et en moyens et occupe une grande part de l'existence de milliards d'individus.
À quoi bon ?
Qui bono ? Qui en profite ?
Nous ?
Là, j'ai comme un doute.
Et cette question concerne aujourd'hui toute l'humanité, quoiqu'on
en pense.
Johannès Robyn
(1) Dans le sens "faire confiance", "espérer
sa bienveillance"...
(2) Sauf pour quelqu'un qui ne peut imaginer qu'on puisse ne pas croire
à (l'existence de) Dieu, ce qui était le cas.
(3) Mais si on interprète "religieux" comme "relié
à", à l'univers par exemple, alors je suis aussi religieux
: l'univers, j'en fais même partie
(4) On a coutume de répondre alors : "Dieu est ineffable,
inconnaissable, incompréhensible, et ses voies sont impénétrables".
Fort bien, mais alors, comment sait-on ce qu'il veut ou attend de nous
? Et comment SAIT-on quelque chose de lui ?
(5) Tous les soldats savaient quon voit plus loin du haut dune
tour, et tous les marins voyaient la côte disparaître sous
lhorizon (ils ne pensaient pas quelle senfonçait
sous leau).
Depuis la plus haute antiquité, ce fait était connu.
(6) Cest cela qui est pénible : toutes les morales religieuses
sont destinées à mater des barbares dont la morale est inférieure
à celle des animaux les plus rudimentaires.
Les « dix commandements » par exemple, sont des
lois dun primitivisme brutal juste bon pour des demeurés
incapables de la moindre vie en société.
(7) Mais qui sommes-nous pour qualifier un "être" imaginaire
de cette sorte "d'intelligent" ? Comment peut-on traiter "d'intelligent"
une entité que par définition nous ne comprenons pas, dont
nous ne comprenons pas les motifs, les intentions ni les buts ? Les tenants
de "l'intelligent design" sont encore plus absurdes que les
croyants traditionnels. Traiterait-on « dintelligent »
tout ce que nous ne comprenons pas ?
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